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Comment enregistrer la musique : Interview – Opéra

En résumé : Rencontre avec Romain de l’opéra de Montpellier. Il nous parle du métier d’ingénieur du son dans les orchestres symphoniques, à l’opéra, de sa vie professionnelle. Il nous donne quelques conseils, comment faire l’enregistrement de sa musique , pour vous qui avez peut-être votre home studio et qui souhaitez produire votre musique simplement. Cet article est la première partie de cet interview. Une deuxième partie sera prochainement en ligne. Pour lire la partie 2 de cette interview, cliquez ici.

Objectif de l’article : Interview de Romain Roux Ingénieur du son à l’opéra. Partie 1/2

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Note : 5 sur 5.

Article destiné à : Tout public

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Interview 1-2 de Romain Roux Ingénieur du son

Rencontre avec Romain. Son métier : Responsable du pole son et vidéo, Inge son  spécialisé dans les orchestres symphoniques… et qui travaille à :  Opéra Orchestre National Montpellier | Occitanie / Pyrénées …

Introduction

Philippe M : Bonjour Romain,

Je te remercie d’avoir accepté cet interview, je sais que ce n’est pas facile pour toi…que tu n’as pas énormément de temps donc merci beaucoup de me donner un peu de ton temps…

Philippe M : Est ce que tu pourrais te présenter Romain?

Romain Roux : Salut Philippe, alors je vais essayé de répondre à tes questions.

Alors, je suis Ingénieur du son depuis 2001, à Opéra Orchestre National Montpellier | Occitanie / Pyrénées …

Mon travail dans l’enregistrement de musique à l’opéra

Il consiste à enregistrer tous les opéras et les concerts dans le but d’archives, sorties de disques, sorties de dvd, de teasers, etc etc

Philippe M : On peut dire ingénieur du son spécialisé ou bien tu es généraliste, tu pourrai travailler dans le jazz, le rock, le métal?

Romain Roux : Alors la réponse est oui en effet c’est spécialisé, pas tout le monde peut faire du symphonique, par ce qu’il faut savoir avoir le même langage, parler avec le chef d’orchestre, les musiciens, etc.

Il faut savoir lire les partitions, il faut avoir une oreille suffisamment pointilleuse pour entendre tout ce qui est fausses notes. Les décalages, reconnaitre tous les instruments de musique, etc. Le plus rapidement possible, ça c’est une spécialité qu’il faut avoir, et c’est très important.

Le fait de travailler dans le symphonique ne ferme pas des portes. Je peux travailler dans le rock le jazz le métal, ça ne me ferme pas des portes, loin de là, au contraire.

C’est même un plus et ça m’arrive souvent par exemple de sonoriser des concerts rocks avec des orchestres symphoniques avec ce genre de mélange, et ce qui est très agréable d’ailleurs…

L’approche à l’opéra pour l’enregistrement d’un concert

Philippe M : L’approche serait différente? L’organisation également je suppose?

Romain Roux : En effet, l’approche est différente car la plupart du temps on fait une prise de son de proximité, pour la plupart des styles de musique, dès que c’est du rock, ou autre.

Alors que nous on va éviter de prendre un seul instrument, par exemple pour les cordes on doit avoir un ensemble, c’est ce qui donne la couleur des violons, alors que quand tu en prends un tout seul c’est moins joli, enfin plutôt c’est pas le résultats qu’on souhaite obtenir donc oui l’approche est différente car les techniques de son sont différentes en effet.

Philippe M : Alors Romain, dans cette interview, on va parlé de ton métier d’ingénieur du son. Des conseils que tu pourrais donner à un jeune qui voudrait devenir ingénieur du son, et de l’orientation et du parcours que tu lui conseillerai de suivre maintenant avec ton expérience.

On va aussi parler de conseils que tu pourrai donner à un artiste amateur qui souhaiterait monter son Home Studio. D’astuces que tu conseillerai , et on va parlé de toi également de ton univers professionnel et musical…

Philippe M : Alors Romain, tu travailles dans cette grande salle de spectacle depuis des années, tu as fait quelle formation pour devenir ingénieur du son ?

Romain Roux : Donc oui je travaille principalement à l’Opéra comédie de Montpellier, et l’opéra Berlioz qui se trouve au Corum de Montpellier, qui ont des contenances de 1500 à 2300 personnes environs…

Formation musique

Philippe M : Comment as tu appris le métier?

Romain Roux : J’ai une formation à la base Classique, j’ai fait le conservatoire, j’ai appris les instruments en fin d’étude, piano, hautbois et guitare basse, ensuite j’ai fais une formation après le bac de régisseur Son spécialisé dans le spectacle vivant, c’était une école qui se trouvait à Sète.

Il y a des écoles qui sont faites pour ça, on peut y rentrer après le bac et elles permettent de former les futures Ingénieurs du son.

J’ai appris le métier, j’avais un contrat en alternance, ce qui m’a permis d’évoluer déjà au sein de l’orchestre, j’ai appris au coté de l’ingénieur  du son qui était en place, il m’a appris le métier, des techniques, etc etc..

Mes pères dans le métier

Philippe M : Comment as tu eu la confiance de tes pères dans le métier?

Romain Roux : J’ai obtenu la confiance de mes pères dans le métier, petit à petit, à force d’expériences, d’être présent, d’anticiper, et de prendre des initiatives.

J’ai fais cela assez je pense juste au bon moment, en essayant de faire fonctionner quand ça ne fonctionnait pas, en trouvant des solutions, en me rendant disponible et aussi en ayant un certain savoir vivre auprès des artistes, c’est très important de savoir aussi se positionner, et les chouchouter un peu quand il le faut, savoir aussi les rassurer, en prendre soin, d’ailleurs sans eux nous ne serions pas là…

Evolution du métier

Philippe M : Est ce que ton métier évolue? Est que tu dois te former régulièrement.

Romain Roux : Oui mon métier évolue sans cesse puisque la technologie évolue sans arrêt.

Au début je travaillais en analogique et je suis passé très vite aux consoles numérique, qui évoluent à une vitesse phénoménale, les préamplificateurs évoluent aussi et comme nous sommes à la chasse au bruit, au souffle, il faut toujours qu’on soit à la pointe, il y a de nouveaux protocoles qui sortent, donc il faut se mettre à jour régulièrement…

Veille technologique

Philippe M : Est ce que tu as mis en place une veille technologique dans ton organisation? Pour ton travail?

Romain Roux : Alors non je n’ai pas mis de veille technologique dans mon travail. Tout simplement par ce que nous avons des projets toujours de plus en plus fous, et on essaye de répondre aux attentes des metteurs en scène, des demandes qui sont là.

Du coup ça nous oblige à nous mettre à jour nous aussi et à faire en sorte que le spectacle ait lieu dans les meilleurs conditions…

Philippe M : Qu’est ce qui fait qui en plus de cela, tu dois évoluer sans cesse?

Romain Roux : Sinon je m’ennuis déjà 🙂

Pour moi l’objectif, c’est d’améliorer sans arrêt mes prises de sons, faire découvrir à l’auditeur des parties qui ne s’entendent pas forcément, que les gens ne connaissent pas, car des fois il y a des chants, des contres chant, et sur des oeuvres très connues tout le monde connait l’air principal mais pas forcément ce qui se passe en dessous et le compositeur généralement il a écrit des choses qui sont très riches en dessous et personnellement mon évolution c’est justement de mettre en valeur toutes ces parties qu’on entend pas forcément et auxquelles l’auditeur n’aurait pas accès au premier abord…

Ecoute visuelle des instruments dans un opéra

Romain Roux :

Ce qui est très interessant d’ailleurs la dessus, c’est que nous avons tous une écoute visuelle, c’est à dire que dans une prise de son classique en symphonique nous sommes là pour restituer ce qui se passe dans la salle.

Or comme on a une écoute visuelle, c’est à dire quand on est dans la salle, on va regarder tel instrument et on va entendre tel instrument.

Si on regarde les violoncelles on va entendre les violoncelles, en regardant le haut bois dernière, hop, on va entendre le hautbois, etc, donc on a une attention particulière, mais quand on est à la maison et qu’on écoute un disque, et bien, on a pas cette écoute visuelle, donc forcément mon métier aussi c’est de mettre en valeur et de retrouver un peu les yeux à travers nos oreilles…

Et pour ça, retrouver ce qu’on a dans la salle mais avec un peu plus de détails.

J’ai trois critères très importants à faire respecter :

  • La stéréo, ce qui se passe à gauche et ce qui se passe à droite,
  • la profondeur, qu’on ait pas l’impression que les instruments qui sont au fond soient devant les instruments qui sont plus à la face.
  • La dynamique, les sons qui sont forts et moins forts, qu’on ait vraiment cette sensation de nuance car ils sont très importants dans le symphonique et l’opéra…

Relations humaines avec les musiciens

Romain Roux
Romain Roux

Philippe M : Et les relations humaines? Comment ça se passe?

Romain Roux : Comme je te disais, c’est important de chouchouter les artistes.

Essayer de comprendre ce dont ils ont envie. Si ils ont une petite forme, si ils sont un peu fragiles, par exemple ne pas aller dire avant le concert que tel ou tel chose n’allait pas, mais au contraire, les rassurer, leur dire qu’on est là pour eux, et il est très important aussi au niveau des relations humaines de savoir les emmener là ou tu veux qu’ils aillent.

Je veux dire par là: Moi je connais les techniques. Je sais ce qu’on peux faire et ne pas faire. A partir de là : Il faut comprendre ce que eux souhaitent. Et les emmener si ce n’est pas possible vers quelque chose qui serait plus sain, voila…

salle vide concert classique

Le Marché de l’emploi

Philippe M : Quel est le marché de l’emploi à l’heure actuel Romain?

Romain Roux : Alors c’est pas ouf clairement. C’est un peu compliqué. Il y a beaucoup de gens qui sont… bons… qui bricolent …

Mais des gens vraiment compétents, il n’y en a pas beaucoup. Il n’y a pas beaucoup de postes. J’ai personnellement un assistant depuis quelques années qui est top clairement.

Si demain il devait s’en aller, je serai un peu emmerdé. Par ce que des gens compétents il n’y en a pas tant que ça.

Quand je dis compétent, pour moi c’est avant tout musicien…Et c’est très compliqué de trouver ces profils,

Philippe M : Est ce que le métier embauche?

Romain Roux : Oui il embauche. Mais encore une fois il embauche des perles rares. Il faut des gens disponibles, motivés, et autonomes qui s’adaptent assez vite. Voila…

Crise économique

Philippe M : Est ce que c’est un secteur d’activité qui souffre de la crise ?

Romain Roux : Biensûr que c’est un secteur qui souffre de la crise.

Mais un peu comme partout par ce que forcément budgets sont resserrés dans tous les sens. Donc effectivement avant on aurait pu être trois pour faire une prestation et maintenant on peu se retrouver à deux, enfin voila…

Philippe M :

J’imagine qu’avec les dernières crises économiques et sanitaires ça n’a pas été simple mais est ce que tu as le sentiment que ça repart?

Que les salles se remplissent de nouveaux?

Romain Roux : Alors, euh, en ce qui concerne la crise… Alors pour nous, on a jamais arrêté de bosser à l’orchestre car on a enregistré toute la saison, et on a rediffusé toute la saison sur les réseaux sociaux…

Donc autant te dire que ça a été très compliqué par ce que en gros on avait quasiment un concert par semaine. Il fallait le réécouter, se corriger quand il avait des choses à corriger, l’envoyer à la vidéo car s’était filmé.

Et que la vidéo fasse le montage pour que ensuite ce soit diffuser sur les réseaux sociaux très très vite pour ne pas perdre de publique. Et donc pour nous cette période là a vraiment été très très dense…

Le quotidien d’un ingénieur du son qui enregistre de la musique dans un opéra

Philippe M : Est ce que c’est un métier ou on travaille la nuit, les jours fériés les we? Est ce que tu conseillerai à tes enfants de suivre cette voie?

Romain Roux : Alors la vie de famille est très compliquée…

Evidemment c’est un métier ou on travaille la nuit, les jours fériés, les We, euh… et en fait c’est un métier ou on travaille quand les gens se détendent…

Donc forcément on bosse les jours fériés, du coup est ce que je conseillerai ce job à mes enfants, pas forcement car du coup au niveau vie sociale, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux clairement.

Après c’est un métier ou on partage beaucoup d’émotions, c’est un métier de privilégié clairement.

On rencontre des gens assez incroyables, qui ont de gros charismes, j’ai pleins d’anecdotes, voila… C’est un métier qui est riche en rencontres, en moments d’échanges, il faut être un peu hypersensible car ceux sont des émotions, c’est pleins de choses…

Philippe M : Alors quelles sont selon toi les qualités requises pour devenir ingénieur du son? quelle orientation il faut prendre au niveau scolaire ? 

Qualités requises pour travailler à l’opéra

Romain Roux : Alors, les qualités requises pour devenir ingénieur du son. Déjà avoir une bonne oreille… Etre à l’écoute des autres, c’est la base… Il faut savoir être diplomate. Etre un peu geek des fois… Savoir être débrouillard… Trouver les solutions au compromis.

C’est un métier ou il y a sans arrêt des compromis à faire… Au détriment de la qualité… Au détriment de…

Parfois souvent les micros faut pas les voir… Parce que c’est filmé…. Parce que des fois le metteur en scène peut dire : « Au non c’est moche… On veut pas voir de micros dans le décor… » . etc etc

C’est toujours un compromis au détriment de la qualité…

Romain Roux : Au niveau scolaire, je crois qu’il faut quand même un bac scientifique. Plutôt scientifique que littéraire… Après je sais qu’il a des remises à niveau qui fonctionnent aussi. Après il y a des écoles pour ça… L’école Louis et lumière…. Après ceux sont des grandes écoles, mais sinon il y a des écoles spécialisées dans l’audio visuel… Elle peuvent être très bien… Après encore une fois, tout dépends de la motivation et de l’élève, clairement.

C’est pas l’école qui fait vraiment l’ingénieur du son, mais c’est plus l’ingénieur du son qui se fait lui même, j’ai envie de dire… Il faut être à l’écoute, motivé, il faut avoir envie… Etre à l’écoute , et pas déjà savoir…

Il faut être humble…

Mon job aujourd’hui

Philippe M : En quoi consiste ton job aujourd’hui?

Romain Roux : Aujourd’hui je suis responsable de toutes les captations audio et vidéo de l’opéra et orchestre national de Montpellier occitanie. C’est la première chose… C’est à moi de mettre en place les équipes dont je vais avoir besoin etc.

Je centralise tout, c’est moi qui travaille en amont avec les chefs. Ensuite une fois que tout est enregistré, je fais un nettoyage, je fais du montage pour corriger si il y a des fausses notes, des faux départs.

Si des temps qui sont pas terribles, si il y a eu des loupés je suis là pour les corriger et ensuite je les remet au chef soit pour archive, pour de la sortie disque, soit pour de la promo, etc etc Et évidemment mon métier permet d’enrichir le patrimoine tout simplement aussi…

Philippe M : Plus jeune tu te voyais dans ce métier ou tu es tombé dedans par hasard ?

Vocation

Romain Roux : Alors plus jeune mes parents auraient bien aimé que je fasse de la musique.Mai moi je voulais travailler dans la musique. Je ne voulais pas être musicien. Pour moi c’était plus un plaisir qu’un métier, et un jour je suis allé voir un concert et je me suis dit mais c’est ça que je veux faire.

C’était tout simplement un concert ou il y avait un orchestre symphonique qui était sonorisé avec un orchestre rock. Le mélange des deux a fait que pour moi ça a été une révélation…

D’ailleurs ce concert en question c’était le spectacle the wall qui avait été repris au Parc Jourdan d’Aix en Provence, et pour moi ça a été une révélation, et puis après je les ai suivi vers Tournon, après je les ai suivi à Dunkerque,  et j’ai vraiment aimé ce milieu.

J’ai adoré ce mélange, et pour la petite anecdote, ce concert a été repris quelques années après au Pasino d’Aix en Provence.

C’est moi qui ait sonorisé ce concert, j’ai été aidé d’ailleurs… On était deux… Moi je sonorisais le symphonique et mon acolyte sonorisait le Rock. Cet acolyte en question c’était mon professeur de son qui était juste l’ingénieur du son des Pink Floyd qui avait enregistré The Wall.

Philippe M : Qu’est-ce qui t’a inspiré à suivre cette voix ?

Romain Roux : C’est cette histoire justement…

Devenir ingénieur du son

Philippe M : Comment tu es devenu ingénieur du son?

Romain Roux : Ben petit à petit, j’ai fais des stages professionnels, après je suis rentré dans mon école. Je me suis mis dedans et ensuite par des rencontres, par si par la… Et maintenant dans le sud généralement quand il y a des sonorisations d’orchestres symphoniques c’est souvent moi qu’on appelle, j’ai cette chance là, je travaille avec l’orchestre d’Avignon, avec Marseille, avec Nice, je fais pas mal d’orchestres du coup maintenant…

Philippe M : Est-ce que tu as commencé par être assistant? Et tu as pris du galon par la suite ou on t’as tout de suite fais confiance?

Romain Roux : Oui en effet j’ai commencé par être assistant au départ. C’est là ou j’ai vraiment appris les ficelles de mon métier. Le jour ou je suis devenu responsable 6 ou 7 ans après, j’ai pu faire à ce moment là mon laboratoire et tester pour m’améliorer tout ce que je n’avais pas pu tester avant.

Philippe M : Pourquoi avoir choisi cette spécialisation plutôt qu’une autre dans la musique ?

Romain Roux : Tout simplement par ce que ça m’est arrivé comme ça… et de fil en aiguille. J’aimais bien m’enregistrer en étant musicien. Puis à force d’affiner et d’affiner et en étant musicien je me disais que c’était très interessant comme boulot…

Philippe M : Est-ce que tu es ingénieur du son de studio ou ingénieur du son live si tant est qu’on puisse faire la différence?

Romain Roux : Alors la différence, moi je fais du studio en live. C’est à dire que j’enregistre les concerts, en direct donc en live, mais j’enregistre et je n’insonorise pas. Ou alors des fois, il peut m’arriver de sonoriser sans enregistrer, ou je peux aussi sonoriser, et enregistrer en même temps et re mixer derrière. Donc en fait il y a plusieurs possibilités…

Enregistrement de musique à l’opéra : Mon role

Philippe M : Quel est ton rôle dans la chaîne du spectacle les soirs de concert?

Romain Roux : Alors tout simplement je suis le dernier maillon de la chaine… C’est à dire que je suis le dernier à pouvoir restituer ce qui s’est passé, un souvenir, une preuve.

Il arrive que des musiciens parte à la retraite, ou bien qu’il se passe quelque chose d’un peu fou pendant le concert…

Surtout pour les musiciens, après ils viennent me voir et ils veulent réécouter… Pas mal de choses peuvent se passer pendant le concert en therme d’émotion, en therme de pleins de choses et je suis le garant de cette restitution là…

Philippe M : Quels conseils tu donnerais à un jeune qui voudrait devenir ingénieur du son ?

Romain Roux : Alors apprendre à aimer toutes les musiques ou du moins en sortir un interêt… Arriver à s’adapter… En gros être ouvert à toute sorte de musique. Avoir une soif de découverte et envie de s’améliorer sans arrêt… Avoir le respect de ses ainés, tout en étant patient.

Expérience

Philippe M : Toi tu as combien d’années de pratiques?

Romain Roux : Alors je suis rentré à l’orchestre en 2001, en contrat de qualification, en alternance et maintenant ça fait 21 ans que j’y suis…

Philippe M : Est-ce que tu fais du studio également?

Romain Roux : Alors oui je fais du studio, j’enregistre pas mal de musique de film, des musiques de jeu vidéo dernièrement, voila… Après je travaille pour des disques, des DVD, etc etc…

Technique

Philippe M : Comment fais-tu pour enregistrer un orchestre entier et à faire le mixage ?

Romain Roux : Alors, souvent je compare ça a un dessin, qui serait fait de plusieurs calques, avec sur chaque calque un détail, et quand on va les mettre les uns sur les autres, ça va donner quelque chose…

Donc ce que je fais, c’est une prise de son très particulière en fait.

Je vais rajouter des couleurs, ou des palettes de couleurs d’instruments… Ou j’utilise beaucoup de micros omnidirectionnels… Le gros avantage, c’est que ces micros ne déforment pas du tout…Ceux sont des micros très fidèles, à l’environnement, à l’espace…

Alors que quand on prends un cardio dans ses mains, on peut se rendre compte qu’il y a pleins de choses amplifiées et qui ne sont pas très naturelles…

En moyenne pour un orchestre de 80 musiciens on va dire que je tourne à peu près entre 20 ou 26 micros…

Ce qui n’est pas énorme. J’ai un couple principal qui me permet de restituer les oreilles de l’auditeur, et après je rajoute des appoints, des micros un peu plus de proximité… Pas comme un micro devant un ampli mais pour pouvoir aller chercher du détail, pour aller chercher les yeux… Il faut qu’on puisse aller chercher le détail de l’instrument qu’on veut entendre.

Organisation

Philippe M : Tu commences par quoi?

Romain Roux : Alors par quoi je commence… Je commence généralement par me rendre sur scène, je regarde l’implantation des instruments,…

La première chose que je vais faire, je vais regarder ou sont les instruments et me faire un plan d’implantation de micros…C’est à dire pour restituer un maximum de choses…

Par exemple, généralement j’utilise une rampe de micros pour les quatuors à cordes. Ensuite je vais mettre un micro par pupitre, quand je dis pupitre c’est les pupitres de flute.

Même si il y a deux ou trois flutes, je ne met qu’un micro pour les flûtes… Un micro pour les Hautbois, Bassons, les Corps, pareil, Trompettes, Trombones, etc pour chaque famille d’instruments je vais mettre un micro à peu près.

Ensuite je vais mettre les boitiers sur scène pour éviter d’avoir à titrer 50 câbles, jusqu’au boitier de scène. Il arrive directement dans mon studio. Ensuite je vais faire un plan sur ma console, la table de mixage, ou j’installe toujours de la même manière.

Ca me permet de travailler plus vite et d’avoir des automatismes rapidement, afin de pouvoir réagir très vite si j’ai besoin.


Merci à vous lecteur d’avoir lu la première partie de cet interview.

J’espère que cet article “Comment enregistrer la musique : Interview – Opéra” vous a plu.

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Merci pour votre présence ici…

Philippe M

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